This collection of essays investigates the question of the frame from various angles such as art history, literary studies, visual studies and intermediality. Located at the junction between the external and the internal space of the work of art, the frame deploys the extent of its power as it is about to make the work happen. It is understood as a process that takes place in the interaction between the work of art and the space exterior to it. It thus problematizes the connections between the work and its spatial environment and more largely its cultural and political/ideological implications. The collection gathers essays focusing on painting, photography, manuscript studies, and literature, and analyses works produced in Anglophone countries (from the British Isles to the United States, from Canada to Australia) from the Middle Ages to the present.
Les articles de ce numéro abordent la question du cadre à partir de perspectives aussi diverses que celles de l’histoire de l’art, des études littéraires, des études visuelles et de l’intermédialité. Situé au point de jonction entre l’extérieur et l’intérieur, le cadre exprime pleinement son potentiel au moment où il fait advenir l’œuvre en tant qu’œuvre. Le cadre se comprend ici comme un processus qui s’accomplit lors de l’interaction entre l’œuvre et l’espace qui l’entoure. Le cadre problématise les liens entre une œuvre et son environnement spatial, et plus largement ses implications culturelles, politiques et idéologiques. Les articles rassemblés ici portent sur la peinture, la photographie, les manuscrits et la littérature, et analysent des œuvres produites dans les pays anglophones (des Îles Britanniques aux États-Unis, du Canada à l’Australie) du Moyen Âge à aujourd’hui.
Early modern writings frequently resist neat or easy generic categorisation. Subject to interpretation, pastiche and modification, generic categories offer flexible guidelines rather than a strict set of rules. This special issue aims to look at generic experimentation and innovation in early modern writing as a way to better understand the period’s multiple and evolving conceptions of genre.
This special issue brings together six essays around three topics. First, the question of generic hybridity. This section incorporates one essay which offers an answer to the historical origin of the generic mixity that characterises English Renaissance literature, and another which examines how this plays out in Spenser’s Shepheardes Calendar, in its combination of classical and popular forms. Second, female life-writing: a flexible genre in which authors subverted readers’ expectations of what an autobiography should look like, and how it should be read. Third, paratexts: a section which asks how two opposite paratexts – the dedicatory epistle and the epilogue – balance their own genre norms with those of their appended text.
Il est souvent difficile de catégoriser les écrits de la première modernité. Soumises à l’interprétation, le pastiche et la modification, les catégories génériques proposent des schémas flexibles plutôt que des règles strictes. Ce dossier spécial étudie l’expérimentation générique et l’innovation dans l’écriture de la période moderne (1500-1800) afin de mieux saisir l’interprétation fluide et multiforme du genre à la période.
Ce dossier rassemble six articles qui traitent de trois sujets. D’abord, la question de l’hybridité générique est abordée dans un article proposant une réponse à l’origine historique de la mixité générique de la littérature de la Renaissance anglaise, et dans une étude qui montre comment cette mixité peut se manifester à travers la combinaison de formes classiques et populaires dans le Shepheardes Calendar de Spenser. Les deux articles suivants portent sur le récit de vie en tant que genre flexible qui défie les attentes du lecteur. Enfin, les deux derniers interrogent la manière dont deux formes de paratextes opposés – l’épilogue dramatique et l’adresse au lecteur – jouent avec les convention génériques des textes auxquels ils sont rattachés.
Ce volume propose d’examiner l’être et le devenir du recueil poétique dans la transition du livre imprimé au support numérique. Si le champ poétique et ses attendus génériques depuis la Renaissance ont été façonnés par les contraintes matérielles et commerciales de l’objet-livre, comment mesurer aujourd’hui l’impact des réseaux sociaux, blogs et archives numériques sur la poésie, sa circulation, sa réception mais aussi sa composition ? Y a-t-il eu extension ou resserrement du domaine poétique depuis l’avènement du Web ? Loin d’être strictement contemporaine, la question de la constitution du corpus poétique (comme la crainte de sa dispersion) précède très largement la naissance d’internet et ne peut donc être imputée à ce changement de paradigme.
À rebours des discours alarmistes annonçant la mort du livre ou l’épuisement de la poésie, les articles réunis ici suggèrent que le recueil de poèmes sert plus que jamais de laboratoire esthétique et politique, au sein duquel poètes, éditeurs et critiques peuvent investir l’instabilité de cet objet textuel pour le redécouvrir en tant que réseau qui constamment se fait et se défait. Examiner les différentes modalités de la poésie hors du livre revient ainsi à se demander dans quelle mesure le poème multimodal et composite – tour à tour installation, performance et playlist – se réinvente comme assemblage – éphémère, radical, polysensoriel – sur la scène contemporaine. Mêlant différentes approches et couvrant plusieurs périodes et aires géographiques, ce dossier démontre en fin de compte qu’à l’ère numérique, il n’y a pas disparition mais bien mutation du recueil poétique, qui se réinvente continuellement sous les pressions de l’histoire et de l’évolution technologique, témoignant de son extraordinaire vitalité.
This special issue examines the nature and future of the poetry collection in the transition from the printed book to digital media. Since poetry and its generic features from the Renaissance onwards have been shaped by the material and commercial constraints of the book-as-object, how can we gauge today the impact of social networks, blogs and digital archives on the composition, circulation, and reception of poetry? Has poetry as a field expanded or contracted since the advent of the Web? Far from being strictly contemporary issues, questions as to how a poetic corpus is constituted (and fears about its possible dispersion) largely precede the birth of the Internet and cannot therefore be attributed to this paradigm shift.
Writing against alarmist discourses about the death of the book or the exhaustion of poetry, the articles gathered here suggest that the poetry book more than ever functions as an aesthetic and political laboratory within which poets, publishers, and critics can invest the instability of the collection as a network that is constantly shaped and reshaped. To examine the different modalities of poetry outside the book is thus to ask to what extent the multimodal and composite poem – in turn an installation, a performance and a playlist – reinvents itself as an ephemeral, radical, polysensory assemblage on the contemporary scene. Covering a wide range of methods, periods, and places, these essays eventually demonstrate that poetry books in the digital age are not so much disappearing as they are mutating; in fact, they continue to reinvent themselves under the pressures of history and technological evolution, a testament to their exceptional vitality.
1984 is the date in the future when the action in Orwell’s premonitory novel was supposed to take place. When people in the real world of 1984 came to realise that history had caught up with that originally fictional date, worried interrogations started to emerge as to whether Orwell’s fiction had actually come true. Whether we now lived in the dystopian world that the novel had foreseen, i.e. in the world of Big Brother – a world of omnipresent surveillance screens, greedily confiscated power structures, constant linguistic revisionary tactics, and ruthlessly utilitarian biopolitics. Orwell’s striking modernity was apparent to everyone, ordinary citizens and journalists, sophisticated literary critics and astute political thinkers, and of course shrewd artists of all sorts, including film directors and novelists.
What are the contemporary forms of dystopia in Britain? Have topics changed? Perspectives been modified? Is there such a thing as a British posterity of Orwell?
1984 est cette date du futur à laquelle le roman prémonitoire d’Orwell était censé se passer. Lorsque les habitants du monde réel de 1984 prirent conscience que l’Histoire avait sans doute rattrapé la fiction, des inquiétudes se firent jour, quant à savoir si la fiction d’Orwell n’était pas devenue réalité. Si nous ne vivions pas dans le monde dystopique prédit par le roman, dans le monde de « Big Brother », c’est-à-dire dans un monde de caméras de surveillance omniprésentes, de structures de pouvoir noyautées par les puissances de l’argent, de techniques de manipulations linguistiques incessantes, de bio-politiques détachées de tout impératif moral. L’étonnante modernité d’Orwell apparut à chacun, citoyens ordinaires, critiques littéraires avertis, penseurs politiques avisés, et bien sûr artistes engagés de tous horizons, metteurs en scène et romanciers compris.
Quelles sont les formes contemporaines de la dystopie en Grande-Bretagne ? Les thèmes ont-ils évolué ? Les perspectives sont-elles différentes ? Existe-t-il quelque chose que l’on pourrait nommer la postérité d’Orwell ?
Ce numéro thématique de la revue Sillages critiques réunit une sélection de textes issus des travaux du projet Émergence ClioS (de Sorbonne Université), co-piloté par Line Cottegnies et Elisabeth Angel-Perez, et qui a porté, entre 2019 et 2021, sur le théâtre d’histoire immédiate sur la scène britannique de la première modernité et de la période contemporaine. Il s’agissait de réfléchir à la nature spécifique de ce théâtre de temps de crise qui s’approprie l’histoire « contemporaine », qu’elle soit récente ou immédiate, en faisant appel à des spécialistes de théâtre des deux périodes considérées.
Les articles réunis ici visent à définir le genre du théâtre d’histoire immédiate et récente à deux périodes et dans deux contextes bien différents. La première section, qui s’intéresse au théâtre de la première modernité, propose de réfléchir à la manière dont ce théâtre donne forme au matériau historique, en montrant comment les questions d’esthétique sont déjà idéologiques. Un second ensemble de textes étudie comment trois pièces historiques de la première modernité éclairent de manière critique leur propre présent.La troisième section met en évidence la manière dont le théâtre historique de la première modernité peut « servir » une cause contemporaine par diverses modalités de réécriture, ou encore en étant mis en scène dans un contexte singulier qui en déplace les enjeux. La quatrième section s’intéresse à la manière dont le théâtre contemporain se saisit à son tour d’événements contemporains pour écrire un « théâtre d’histoire immédiate ». La dernière section aborde la question de la réception du théâtre historique de la première modernité à travers la traduction contemporaine et des malentendus auxquels la traduction peut donner lieu. Shakespeare est-il vraiment notre « contemporain » ? Est-il plus contemporain en français qu’en anglais élisabéthain ? Et s’il est permis de le penser, quel rôle jouent les traductions dans ce qui n’est peut-être au fond qu’un malentendu ?
This issue of the electronic journal Sillages critiques offers a selection of texts which proceed from the Émergence project, the title of which is ClioS : Immediate history on the British Stage which was directed between 2019 and 2021 by Line Cottegnies et Elisabeth Angel-Perez at Sorbonne Université. The project studied British drama about immediate history in early modernity and in the contemporary period. It aimed at defining the specific nature of this theatre for a time of crisis which appropriates « contemporary » history, whether recent or strictly-speaking « immediate » as defined by historicans. In order to do so, it brought together specialists of the early modern as well as contemporary stage.
Corps et technologie sont au cœur de la définition de l’humain, qui est homo faber avant d’être homo sapiens. En effet, l’apparition de l’humain coïncide avec l’invention de l’outil, c’est-à-dire de la technique. Mais la question se pose des moyens et des fins s’articulant aux savoirs techniques. N’y a-t-il pas un risque que le développement technique devienne un potentiel outil de domination et d’asservissement ? La technique, prolongement du corps, serait alors non seulement au cœur de la définition de l’humain mais aussi potentiellement source de sa destruction. À l’heure des nouvelles technologies où les limites de l’humain peuvent être repoussées, y compris lorsqu’elles ont trait à sa corporéité, que ce soit dans le domaine de la bioéthique, de la robotique ou des intelligences artificielles, n’est-ce pas au risque de l’humain même que l’hybridation homme-machine vient redéfinir l’humain ? C’est la question que pose ce dossier de la revue Sillages Critiques qui vise à interroger les imaginaires des relations de l’homme à la technique à travers cinq œuvres littéraires, cinématographiques et de performance s’inscrivant dans la diachronie. Les articles rassemblés montrent que le corps humain est un enjeu privilégié de savoir et de pouvoir technique. De l’hybris scientifique qui permet la fabrication d’une créature nouvelle dans le Frankenstein de Mary Shelley au fantasme de remplacement du corps de l’humain, objet de désir, par une intelligence artificielle dans le film Her de Spike Jonze, le dossier retrace la fascination historique de l’humain pour les conséquences du progrès technique sur sa définition et sa propre survie.
The body and technology lie at the core of the definition of human beings, who are homo faber rather than homo sapiens. The appearance of humans coincides with the invention of the tool, ie of technique. However, the question of the uses of technical knowledge reveals a number of risks inherent in technical development which, when combined with a will to power, may lead to domination and enslavement. Thus technique would not only be essential to humans, it could also bring about their destruction. In our technologically savvy times where the limits of the human are being pushed back — whether in the field of bioethics, robotics or artificial intelligence — the hybridisation of humans and machines seems to threaten the existence of human beings themselves. This is the question addressed by this special issue of Sillages Critiques, which probes into the imaginary surrounding the relation between humans and technique through five diachronic works taken from the worlds of literature, cinema and performance. These articles show that the human body is a nexus of knowledge and technical power. From the scientific hybris which renders possible the creation of a new monstrous creature in Mary Shelley’s Frankenstein to the fantasy of the replacement of the human body by artificial intelligence in Spike Jonze’s film Her, this special issue retraces the historical fascination which human beings have felt for the consequences of technical progress onto their own definition and survival.
2019 marked the 100th anniversary of the birth of Californian poet Robert Duncan (January 7, 1919 – February 3, 1988), whose work and influence have drawn ever-growing scholarly attention. All of the papers gathered together in this issue began as presentations at “Passages”: The Robert Duncan Centennial Conference in Paris held in June 2019 at Sorbonne Université. Organized by Hélène Aji, Stephen Collis, Xavier Kalck, James Maynard, and Clément Oudart, and co-sponsored by Simon Fraser University, the University at Buffalo Libraries Poetry Collection, Université Paris Nanterre and Sorbonne Université, the three-day conference included three keynote addresses, three plenary panels, ten workshops, a roundtable discussion, and two poetry readings, featuring over 50 presenters and a high number of attendees from around the world. We are pleased to present here eighteen of those presentations, comprising thirteen formal essays along with five more personal testimonies that serve as the coda to each section, and to take this opportunity to reflect briefly on the history of Duncan studies before considering more specifically his modernist, formal, poetic, social, and queer legacies at the century.
Les travaux présentés dans ce numéro sont issus d'une journée d'étude intitulée « Des accrocs sur la page : lire/voir la déchirure dans la bande dessinée de langue anglaise », organisée par le Centre de Recherche Texte et Image de Sorbonne Université (axe de l'Unité de Recherche VALE). Cette rencontre, co-présentée par Françoise Sammarcelli et Côme Martin, se voulait une exploration des formes esthétiques et rhétoriques de la fracture et de la dissonance au sein d’un médium qui tient sa définition de la séquentialité. Il s’agissait d’analyser la déchirure sur les plans thématiques et formels, c’est-à-dire de s’interroger sur la façon dont la déchirure se donnait à lire/voir, de se demander si elle était nécessairement liée à l’indicible ou l’irreprésentable, et de s’attacher aux procédés qui soulignent la fragmentation de la page ou de la case, y créant des effets de suspense ou de désordre, enfin de réfléchir à leur effet sur le lecteur/spectateur.
En dépit des conventions de séquentialité propres à la bande dessinée, on observe la récurrence paradoxale des formes de fracture et d’interruption, de décomposition, non seulement dans les productions contemporaines mais aussi dans des œuvres plus anciennes. Comment la bande dessinée négocie-t-elle la place laissée à l’affect et à la déchirure intime ? Comment se fait-elle l’écho des traumatismes du monde contemporain ? À l’échelle du phénomène, au niveau du détail de ce qui se joue dans l’espace de la case, de la page, ou de la séquence, quelle est la relation qui se noue entre texte et image ? Si les effets de déchirure, métaleptiques ou non, sont souvent associés à divers niveaux de réflexivité graphique et textuelle, ils nous invitent à faire retour sur nos pratiques critiques et théoriques de lecture.
The essays collected in this volume have been selected among the papers given at the conference on “Taking Place” held at Sorbonne Université under the aegis of the VALE research centre on October 4-6, 2018 to conclude its two-year seminar on that very same topic. We wish to thank warmly Juliana Lopoukhine and Benjamine Toussaint, with whom we co-convened the conference and who have proven to be invaluable collaborators.
Our sincere thanks also go to Elisabeth Angel-Perez and Françoise Sammarcelli, who were then at the head of VALE and who have encouraged this project and many others with remarkable kindness and insight. More generally, we are truly thankful to all VALE members for their support, trust, and commitment. Lastly, we would like to extend our grateful acknowledgments to Antonia Rigaud for sourcing the illustration for this volume (Courtesy Noah Purifoy Foundation © 2019).
Les textes ici réunis sont, pour certains, issus du Colloque qui s'est tenu en Sorbonne et à Paris Diderot les 12 et 13 octobre 2018 et qui était organisé conjointement par l'Université Paris Diderot, l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 et Sorbonne Université. D'autres contributions ont été écrites spécialement pour ce numéro.
Les éditrices souhaitent remercier l'UFR d'Etudes anglophones de Lettres Sorbonne Université et l'Unité de Recherche VALE, l'UFR d'Etudes anglophones de Paris Diderot et l'EA 4398 PRISMES de l'Université Sorbonne Nouvelle.
Nos remerciements vont aussi à Denis Lagae-Devoldère.